LAURENCE MALHERBE 5 juillet 2020

Deux mois de confinement et de télétravail ont créé une aspiration massive au changement chez les salariés et les agents publics… mais pas forcément celle à laquelle les dirigeants pouvaient s’attendre. Davantage qu’un bouleversement de l’organisation quotidienne du travail, ils veulent en revoir le contenu et l’utilité, nous l’avons abordé dans un précédent article posté par Jean-Pierre.

Ainsi, 90 % des salariés jugent essentiel (55 %) ou important (35 %) que leur entreprise « donne un sens à leur travail » et 85 % estiment essentiel (38 %) ou important (47 %) qu’elle leur permette « de se sentir utiles aux autres ». « Cette quête de sens monte en puissance depuis une dizaine d’années chez les salariés et la crise sanitaire a accéléré la tendance », souligne Brice Teinturier, dans un récent sondage d’Ipsos France. Des chiffres sans doute encore plus élevés dans la fonction publique, de par l’engagement des agents au service de l’intérêt général, la crise sanitaire ayant renforcé le sentiment d’utilité sociale des métiers de la fonction publique territoriale.

La crise sanitaire est venue questionner l’individu dans sa relation au travail dans une dimension plus holistique et moins individualiste ou utilitariste, et cela implique de reprenser le sens comme étant non seulement celui du travail, mais celui du sens au travail, une distinction que fait cet article de recherche publié sur le Média Blog du Coaaching (un site qui aborde la question du sens dans une série d’articles très intéressants, notamment sur les dimensions cognitives, émotionnelles et motivationnelles) :

 Le sens du travail est avant tout une question de signification, d’orientation et de cohérence entre notre raison d’être, notre travail et notre environnement de travail .

Le sens au travail correspond à la participation d’un individu à l’atteinte des objectifs et comprend des indicateurs tel que : l’utilité du travail, l’autonomie, les occasions d’apprentissage, la coopération, la qualité des relations avec ses supérieurs. L’engagement dépendra du niveau plus ou moins élevés de ces indicateurs.

A contrario, la perte de sens aura tendance à se développer dès lors que l’individu ne comprend plus ses objectifs de travail et son rôle au sein de son organisation.

La crise sanitaire ouvre de nouveaux horizons pour les managers qui souhaitent travailler avec leurs équipes sur la question du sens au/du travail, en commençant peut-être par une « météo du sens », permettant à chacune et chacun d’exprimer son vécu et son ressenti après ces mois bien particuliers dans la vie d’un agent territorial, entre confirmation, révélation, rupture ou remise en cause, toutes les situations doivent être examinées et accuellies. Viendra ensuite le temps de l’action !